Le blog « Medieval Manuscripts Provenance » de Peter Kidd : une violente campagne de diffamation contre la Prof. Carla Rossi
- OProM
- 14 mai
- 5 min de lecture
Préambule
Entre 2022 et 2024, le nom de la Professeure Carla Rossi — historienne de l’art reconnue, philologue romaniste et directrice d’institutions académiques — a été pris pour cible dans une violente campagne de diffamation numérique, qui a abouti à des menaces de mort, à une persécution et à des accusations infondées, mettant en danger son intégrité physique et professionnelle.
L’Organisation pour la Protection des manuscrits Médiévaux (OProM) propose ici une réflexion publique, articulée autour des dynamiques ayant alimenté cette distorsion, née de silences communicationnels, d’interprétations superficielles des faits et d’attentes sociales déçues.
1. Le silence comme vide interprétatif
Dans le paysage contemporain, dominé par Twitter/X, les blogs d’opinion et la communication virale, le choix de ne pas répondre publiquement est souvent — à tort — interprété comme de la réticence ou l’aveu d’une quelconque “culpabilité”.
La position de la Prof. Rossi est pourtant restée fidèle à une ligne de rigueur : ne s’appuyer que sur des documents officiels, des instruments juridiques et des actes vérifiables. Elle a été diffamée sur les réseaux sociaux par des accusations biaisées et a répondu par les voies légales, en déposant plainte auprès des autorités compétentes — non sur les réseaux. Pourtant, dans le vide informationnel des réseaux sociaux, l’absence est souvent comblée par des projections subjectives. Certains sont même allés jusqu’à créer de faux profils à son nom, pour combler ce vide par des récits fictifs.
2. La continuité professionnelle comme paradoxe de dissonance cognitive
Pendant les mois de pression médiatique maximale, la carrière de Carla Rossi ne s’est pas interrompue: elle a reçu de nouvelles charges (dont un enseignement annuel sur l’enluminure à l’Université du Salento), a publié des livres et des essais (The 1879 Theft of Royal MS 16 E VIII, 2024), et a conservé un rôle actif dans les domaines éditorial et académique. Pour certains, cette continuité a semblé suspecte. Il s’agit d’un cas classique de dissonance cognitive : lorsque la réalité contredit l’attente d’un “effondrement”, on cherche des explications alternatives — souvent infondées.
3. La domination des récits viraux. Mssprovenance et la campagne persécutrice ignoble
Beaucoup des accusations dirigées contre Carla Rossi ont circulé sans que les documents officiels les contredisant soient lus ou vérifiés.
Quelques exemples :
L’expiration naturelle de son contrat avec l’Université de Zurich a été présentée comme une “expulsion” (en réalité, le contrat avait expiré en octobre ; la campagne diffamatoire a commencé en décembre ; le nom de la professeure figurait encore sur le site de l’Université et n’a été retiré qu’à sa demande expresse).
Des affiliations publiques et enregistrées ont été qualifiées de “fausses”.
L’utilisation d’images d’archives sur le site de son institut pendant la pandémie, dans un contexte de ressources numériques limitées, a été présentée comme une “tromperie systématique”.
Tous ces éléments ont été extraits de leur contexte et amplifiés de façon virale. Le choix de Rossi de ne pas réagir de manière performative sur les réseaux a contribué à consolider un récit unilatéral, ignorant que la documentation réelle était — et est — accessible publiquement (par exemple : enregistrement officiel de la Fondation RECEPTIO en Suisse ou affiliation à la Franklin University).
4. Le contexte académique et les préjugés systémiques
Dans un environnement marqué par la compétition et les logiques de clientélisme, l’indépendance peut générer de l’hostilité. Cela est d’autant plus vrai lorsque s’y ajoute une dénonciation — comme celle adressée par Rossi au Commandement des Carabiniers pour la protection du patrimoine culturel (TPC) en Italie — qui mentionne plusieurs professeurs de renom exerçant à la fois dans le public et comme consultants privés pour des galeries d’antiquaires.
Dans le cas de la professeure, son refus de compromis et sa direction autonome de projets scientifiques ont déclenché des mécanismes d’exclusion et de délégitimation. Être femme, directrice, voix critique et publique a amplifié ces dynamiques : la diffamation s’est travestie en “vigilance éthique”, devenant en réalité un outil de tentative d’effacement.
Le travail de Carla Rossi sur trois décennies
La Prof. Rossi mène depuis plus de trente ans un travail d’étude, de protection et de dénonciation du commerce illicite de manuscrits enluminés démantelés. Son action s’est toujours fondée sur la rigueur philologique, les preuves matérielles et la transparence scientifique.
1. Origines de ses recherches
1996 : Carla Rossi commence à étudier de façon autonome la dispersion et le démantèlement des manuscrits enluminés.
À partir de 2006 : ses recherches prennent la forme d’un projet scientifique indépendant, sans financement institutionnel, visant à documenter la circulation de feuillets prélevés dans des codex démantelés et à promouvoir leur reconstitution.
2. La plainte au TPC et l’article scientifique sur AboutArt
Août 2022 : plainte officielle auprès du TPC concernant des manuscrits italiens.
Octobre 2022 : mémoire complémentaire sur des manuscrits français démantelés en Allemagne puis revendus en tant que feuillets isolés au Royaume-Uni et ailleurs.
20 décembre 2022 : publication sur AboutArt de l’article de Rossi :“Manoscritti medievali europei a prezzi stracciati sul web”https://www.aboutartonline.com/manoscritti-medievali-europei-a-prezzi-stracciati-sul-web-un-appello-per-la-tutela-di-beni-culturali-tra-i-piu-preziosi/
3. Réaction des personnes dénoncées et naissance de la distorsion
22 décembre 2022 : la Société d’Histoire de la Miniature (Naples) commence à diffuser l’article de Rossi (et sa plainte au TPC) via sa mailing list publique.
23 décembre 2022 : Peter Kidd, collaborateur de marchands de manuscrits et auteur du blog Medieval Manuscripts Provenance (non affilié à aucune institution académique ni soumis à l’évaluation par les pairs), publie un premier article contenant des affirmations fausses et des insinuations.
Agissant en freelance, Kidd utilise son blog pour promouvoir la vente de feuillets issus de manuscrits médiévaux démantelés. Le terme “ReceptioGate” naît dans ce contexte et se propage ensuite en ligne.
4. Articles publiés avant la campagne de diffamation, dénonçant le réseau biblioclaste
Un rarissimo incunabolo della Commedia fatto a pezzi e rivenduto su eBay
Il libro d’ore Madruzzo smembrato e messo in vendita
Il libro d’ore della famiglia Guyot
Le Ore Whitney
5. Activité académique et continuité professionnelle (2023–2025)
Publications :
Isabelle Boursier’s Book of Hours, Cambridge Scholars Publishing, 2024
La philologie au service de l’histoire du manuscrit W425 de Baltimore, Theory and Criticism of Literature & Arts, 8/2, 2024
Digital Reconstruction of a Dismembered Book of Hours Illuminated by Robert Boyvin, Cambridge Scholars Publishing, 2024
The 1879 Theft of Royal MS 16 E VIII, Cambridge Scholars Publishing, 2024
Beyond the Margins, Ethics International Press, 2024
Desiderio e Interdizione, Alta Formazione Editrice, 2025
Medusa–Donna Petra–Francesca, 2025
Il laccio d’amore H&M, Imago Srl, 2025
Miniatrici Fiamminghe, Imago Srl, 2025
Desiderio e Interdizione, 2e éd. augmentée, 2025
Colloques et séminaires :
Il Dante di Jorge Luis Borges, SISD, 2023
L’anglo-normand comme vecteur de résistance chez les dames de l’entourage de Thomas Becket, Fontevraud, oct. 2024
Androginia nella Commedia, Lugano, 2024
La Donna / Le Donne in Dante, Université de Barcelone, oct. 2024
Biblioclasm for Profit, 2025
Présentation du Ms. 198 de la Guarneriana, juin 2025
Fonctions académiques :
2023–2024 : Université du Salento, enseignement sur l’enluminure
Depuis 2023 : Direction du SISD
Depuis 2024 : Direction de l’ISFiDa
Depuis 2023 : Codirection de la collection Biblioclasm and Digital Reconstructions, Cambridge Scholars Publishing
Soutiens reçus : Lettres et témoignages : https://www.oprom.eu/fns
Conclusion
L’OProM renouvelle son soutien à la Professeure Carla Rossi, dont le travail en défense des manuscrits médiévaux constitue une voix indépendante, rigoureuse et fondée sur des preuves. Chercher à transformer cette intégrité en soupçon est une distorsion dangereuse, qui doit être déconstruite par la rigueur philologique et la documentation ouverte.
ISFiDa
Alta-Formazione
Carla Rossi.info
